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Record apnée 24 min : comment Aleix Segura a repoussé les limites humaines

Sommaire

L’apnée statique captive par la demesure de ses records, mais porte avant tout sur une expérience profondément humaine, riche d’enseignements. Chaque seconde sous l’eau devient un rappel : la préparation physique, la force mentale et la juste perception de ses limites sont indispensables pour se risquer un peu plus loin que prévu, tout en restant focalisé sur la sécurité et sur le lien délicat qui unit notre souffle à celui de l’océan.

Record d’apnée statique : 24 minutes sous l’eau, un exploit humain hors normes

Silhouette apnée statique record 24 minutes, juges médecin piscine

Imaginez tenir plus de 24 minutes sans reprendre votre souffle, alors que, pour la plupart d’entre nous, quelques dizaines de secondes semblent déjà un véritable exploit sur un simple canapé. C’est pourtant ce que l’Espagnol Aleix Segura Vendrell a concrétisé : 24 minutes et 3 secondes sans respirer, lors d’une performance d’apnée statique, réalisée grâce à l’utilisation d’oxygène pur. Ce résultat, homologué par le Guinness World Records en 2016, fait office à ce jour de référence ultime en matière de résistance et de maîtrise corporelle.
Mais attention, ce record ne doit pas être comparé à l’apnée classique pratiquée en mer ou en piscine. À ce niveau, c’est la frontière entre la physiologie, l’entraînement ultra-spécifique et le souci constant de la sécurité qui dessine les contours de cette discipline et ses risques. Une apnéiste disait récemment que chaque tentative record nécessite de « tout reconsidérer : préparation, surveillance et gestion de la peur ».

Qu’est-ce que l’apnée statique ? Comprendre les bases en un clin d’œil

L’apnée statique se résume à s’immobiliser souvent allongé dans l’eau, le visage plongé et à n’avoir qu’un seul adversaire : le temps. Combien de secondes ou minutes pourrez-vous tenir sans céder à l’envie de respirer ? Cette épreuve vedette des championnats n’est pas tant une question de prouesse corporelle que de gestion du souffle, de maîtrise de ses ressentis et de tolérance à l’inconfort.

Les grands types d’apnée statique

Il existe deux univers caractéristiques :

  • L’apnée statique « pure » : pratiquée avec de l’air normal, juste à poumons pleins, sans artifices. Les plus grands spécialistes atteignent aujourd’hui 11 minutes 35 secondes chez les hommes (Stéphane Mifsud) et 9 minutes 02 secondes chez les femmes (Natalia Molchanova), selon l’AIDA ou la CMAS.
  • La version avec pré-oxygénation : là, l’athlète pratique de longs cycles de respiration d’oxygène pur juste avant l’effort, repoussant considérablement les limites et permettant des prouesses comme le fameux record de 24 minutes. Ce format, propre au Guinness World Records, va bien au-delà de ce que le corps humain produit naturellement.

À titre de comparaison, un adulte qui n’a jamais pratiqué l’apnée tiendra rarement au-delà de 30 secondes à 1min30 de quoi relativiser, en effet, ces exploits hors normes (qui ne laissent personne indifférent lors d’une première initiation).

Résumé des points clés

  • ✅ L’apnée statique nécessite préparation physique, force mentale et perception des limites.
  • ✅ Le record à 24 minutes avec oxygène pur dépasse largement la performance naturelle.
  • ✅ Deux types principaux : apnée « pure » et avec pré-oxygénation, qui change radicalement les performances.

Le record mondial absolu expliqué : 24 minutes et 3 secondes sans respirer

Le 28 février 2016, à Barcelone, lors du Salon méditerranéen de la plongée, Aleix Segura Vendrell a franchi une étape que beaucoup croyaient inconcevable : il a maintenu une apnée statique en conditions contrôlées durant 24 minutes et 3 secondes. Juste avant son immersion, il s’est soumis à une phase rigoureuse de « pré-oxygénation », respirant de l’oxygène pur pendant une vingtaine de minutes. Cela permet de saturer les tissus en O2 et de limiter le CO2, le vrai déclencheur de l’inconfort. Pour garantir la sécurité, des juges officiels, des médecins et des témoins étaient présents à chaque instant.

Tableau comparatif des records en apnée statique

Discipline Détenteur/détentrice Temps Homologation
Apnée statique avec oxygène pur Aleix Segura 24 min 03 s (2016) Guinness World Records
Apnée statique avec oxygène pur Budimir Šobat 24 min 37 s (2021) Guinness World Records
Apnée statique « pure » (homme) Stéphane Mifsud 11 min 35 s AIDA
Apnée statique « pure » (femme) Natalia Molchanova 9 min 02 s AIDA

Il est à souligner qu’un nouveau record du monde Guinness a été enregistré en 2025, avec 29 minutes et 3 secondes en apnée statique avec oxygène pur ce qui repousse encore plus loin les limites déjà vertigineuses de la discipline !

Les performances humaines décryptées – comment le corps tient-il si longtemps ?

Ce qui intrigue dans l’apnée extrême, c’est cette forme de défi lancé aux lois mêmes de la biologie. Rester immobile sous l’eau pendant 24 minutes n’est pas anodin : cela demande une préparation physique, mentale et métabolique particulièrement poussée. Concrètement, personne ne devrait tenter ce genre d’exploit sans encadrement et supervision rigoureuse.
La stratégie efficace réside dans l’utilisation préalable de l’oxygène pur, maximisant le stockage d’O2 dans les tissus et retardant le pic de CO2 responsable de l’irrésistible envie de respirer, et parfois de la syncope.

Adaptations physiologiques et exploits naturels

Ce qui force le respect, ce sont les multiples façons dont l’humain s’adapte. Prenons par exemple les Bajau en Asie du Sud-Est : leur rate est à peu près 50% plus grande que la moyenne, leur offrant une réserve supplémentaire d’oxygène (une évolution sur plusieurs générations, selon certains chercheurs).
Cependant, même sans particularité génétique, un entraînement adéquat peut permettre au réflexe d’immersion (ralentissement du cœur) et à la maîtrise émotionnelle de repousser la tolérance à l’hypoxie… à condition de ne jamais ignorer les signaux d’alarme. On entend parfois des sportifs raconter qu’au bout de 3 à 4 minutes, les perceptions deviennent floues, avec l’impression de « sortir de soi ».

Vous demandez-vous comment le mental intervient ? C’est, justement, un élément-clé. La relaxation profonde et l’habitude font véritablement la différence entre un débutant désorienté au bout de 45 secondes et des performeurs capables de gérer des sensations intenses plusieurs minutes durant. Une formatrice insistait récemment sur ce point : « le véritable travail, ce n’est pas de lutter, mais d’accepter l’inconfort ».

Bon à savoir

Je vous recommande de toujours prêter une attention particulière à votre ressenti mental lors de l’apnée, car la capacité à accepter l’inconfort fait souvent la différence entre réussite et échec.

Risques et sécurité : ne jamais s’essayer à l’apnée extrême sans encadrement

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Une mise en garde s’impose : l’apnée extrême est risquée, même dans un simple bassin. La syncope cette perte de connaissance brutale peut survenir soudainement, y compris en repoussant le réflexe d’inspirer. Les conséquences peuvent se révéler dramatiques, surtout si la personne se trouve seule dans l’eau (le risque réel, c’est la noyade).

Gestes, encadrement et prévention à respecter

Quelques recommandations incontournables existent avant toute tentative :

  • Ne pratiquez jamais seul, même en eau calme : la surveillance reste indispensable.
  • Préférez une progression très progressive, avec suivi médical régulier.
  • Évitez tout essai de records avec oxygène pur sans encadrement expert et matériel adapté.
  • Apprenez à reconnaître rapidement les premiers signes d’excès de CO2 ou de manque d’oxygène : fourmillements, troubles visuels, tremblements.

Dès les premiers doutes, sortez de l’eau. Une légère déception vaut bien mieux qu’un accident grave et c’est une recommandation fréquemment mise en avant chez les entraîneurs. Au fond, certains apnéistes passionnés reconnaissent que, pris dans l’euphorie, il est facile de brûler les étapes. Pourtant, progresser paisiblement, entouré, procure de loin le plus de plaisir et de sécurité.

Portrait du recordman Aleix Segura : l’architecte de l’extrême

Aleix Segura mène une double vie assez unique. Il est architecte à temps plein et, en parallèle, apnéiste de haut vol s’imposant comme champion du monde de la discipline statique. Son quotidien oscille entre des séances exigeantes de méditation, d’entraînement respiratoire et de musculation, à la croisée entre sciences du sport… et cette capacité d’écouter son propre corps. Une préparatrice soulignait qu’« il a la précision d’un ingénieur, mais la patience d’un méditant ».

Le récit du record : 24 minutes sous surveillance

Ce dimanche-là, l’ambiance autour de la piscine était calme, mais tendue : Aleix Segura, après 20 minutes de respiration d’oxygène pur par masque, s’allonge, s’immerge, pendant que médecins, juges Guinness et amis apnéistes retiennent leur souffle. Les vingt premières minutes se déroulent dans un calme absolu, presque méditatif. Puis tout se joue dans le final : chaque seconde semble interminable. Lorsqu’il remonte, à seulement 29 ans, il décroche à la fois le record Guinness et l’admiration générale. Derrière cette performance, la plupart des témoins racontent un mélange rare de fierté collective, d’étonnement… et d’humilité devant la force mentale déployée.

FAQ apnée extrême : questions qui reviennent sur le bout des lèvres

Par curiosité ou par souci de précision, beaucoup s’interrogent sur les détails du record de 24 minutes et sur le monde étonnant de l’apnée statique extrême. Voici ce qui revient le plus fréquemment :

Quelle est la différence entre apnée statique avec et sans oxygène pur ?

Avec oxygène pur, le corps sature en O2 avant l’immersion, ce qui retarde fortement la montée du CO2 et permet des temps hors normes. En « air normal », seules la technique, les prédispositions et l’entraînement font la différence : l’élite mondiale plafonne alors entre 8 et 11 minutes.

Comment est-il possible de survivre 24 minutes sans respirer ?

Grâce à la pré-oxygénation, à un entraînement particulier intensif, à une relaxation totale et à une surveillance médicale constante lors de la tentative. Au moindre début d’incident, tout s’interrompt immédiatement ! Un médecin spécialisé soulignait récemment que la gestion du stress joue autant que la physiologie.

Quel est le vrai danger de l’apnée extrême ?

Les risques majeurs ? L’hypoxie (manque d’oxygène), la syncope, la possibilité de lésions cérébrales… et bien sûr, la noyade. Règle absolue : ne jamais s’y aventurer isolé ou sans encadrement qualifié.

Le record de 24 minutes d’Aleix Segura est-il toujours valable ?

Depuis 2021, Budimir Šobat l’a dépassé en atteignant 24 min 37 s, et un nouveau record officiel pointe à 29 min 03 s depuis 2025, selon le Guinness World Records. Les barrières évoluent régulièrement.

Et en France, qui détient les meilleurs temps d’apnée « naturelle » ?

Stéphane Mifsud, apnéiste français reconnu, a tenu 11 minutes 35 secondes en compétition homologuée, une prouesse qui reste 100% « air pur » ce n’est pas donné à tout le monde !

Le saviez-vous ?

Les pêcheurs conchyliculteurs Bajau de Bornéo possèdent une rate extraordinairement volumineuse (50% supérieure à la moyenne), leur offrant une prédisposition impressionnante pour l’apnée profonde et la chasse sous-marine. C’est une illustration marquante : l’adaptation à la privation d’oxygène mêle sélection, environnement… et parfois, un certain coup de pouce de l’évolution !

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