Démarrant tel un train lancé à toute allure sur les côtes bretonnes, Erik Clavery s’aligne au départ du GR34 avec une obsession : avaler ses 2 200 km en moins de 20 jours, chaque virage salé du sentier rythmé par des nuits ultra-courtes, le soutien de son clan et la Bretagne rassemblée derrière lui. Plus qu’un record en jeu, ici, l’aventure fait vibrer la solidarité et le dépassement, chaque foulée rendant hommage à un ami disparu et portant un message d’espoir, balayant la Bretagne comme une vague d’énergie collective et de liberté brute.
Un train lancé sur les côtes bretonnes : Erik Clavery vise le record du GR34
Envie d’assister, en direct, à un exploit qui secoue la Bretagne ? Imaginez 2 200 km de sentiers sauvages avalés en mode express, des nuits raccourcies à l’extrême, et un homme prêt à tout pour graver son nom sur le mythique sentier des douaniers. Erik Clavery, champion du monde de trail et ultra-runner au palmarès déjà bien étoffé, s’est lancé dans un pari fou : boucler le GR34 en moins de 20 jours. Un défi qui fait battre le cœur de la Bretagne… et celui de toute une communauté.
Le défi : un sentier, 2 200 km, une course contre-la-montre
Le GR34 ne se contente pas de relier le Mont Saint-Michel à Saint-Nazaire. Pour Erik Clavery, voilà un terrain de jeu taille XXL, entre falaises, escaliers, plages et virages inattendus. L’objectif du moment : franchir cette distance en cinq jours de moins que le précédent recordman, Nicolas Vandenelsken. L’arche d’arrivée approche, autour du 18 mai… avec en ligne de mire l’idée d’inscrire un nouveau temps de référence dans l’histoire de l’ultra-trail français.Concrètement, cela débouche sur plus de 100 kilomètres avalés au quotidien. Avec des montées parfois dignes des sentiers alpins et un planning où la récupération ressemble à une science d’horloger : à peine quatre heures de sommeil par nuit pour Erik, de rares minutes de pause, toutes calculées, à chaque heure écoulée. Son secret ? Un mélange d’expérience, de rituels affûtés et d’un soutien sans faille.
Une mécanique bien huilée… et une équipe soudée
Pas de place pour l’improvisation dans ce genre d’épopée. Clavery, originaire de Coutances, arpente ce littoral comme sa poche. Son entraînement regorge d’heures de course longues, d’un mental trempé façon acier, mais aussi d’un entourage indispensable : sa femme Céline, des amis, un kiné fidèle au poste à chaque étape. Autour du camping-car QG, tout s’organise : repos express, massages rapides, repas chronométrés, chaque détail compte, rien n’est laissé au hasard.
Une aventure, un hommage et un combat solidaire
Derrière la performance pure, cette traversée véhicule une histoire très personnelle et un engagement de cœur. Depuis la disparition de son ami et entraîneur Pascal Balducci, Erik court aussi pour faire passer un message fort : donner leur chance à ceux qui luttent contre la maladie. Engagé auprès de la Ligue contre le cancer, chaque foulée devient un hommage vibrant… et une occasion d’encourager aux dons.Le fil conducteur : cette sensation de liberté totale — choisir sa date, tracer son rythme, avancer sans inscription ni file d’attente. Mais la dimension collective n’a rien de fictif : des anonymes partagent parfois quelques kilomètres, des centaines d’amateurs suivent chaque avancée en temps réel grâce à une balise GPS, l’ambiance portée par l’enthousiasme infatigable du champion.
Prendre soin de son équipe, surveiller chaque minute, s’arrêter avant l’épuisement : dans l’ultra, la vraie victoire se dispute autant dans la tête que sur le sentier. “Ne jamais oublier pourquoi on court,” glisse Erik Clavery à ceux qui le suivent.
Un parcours qui inspire la communauté (et pas seulement les coureurs !)
Chaque virage du GR34 réserve des pièges, mais surtout des panoramas à couper le souffle. La mer se déchaîne, la brise salée gifle les visages, les roches sculptent le décor : Erik Clavery emmène bien plus qu’une frontale et quelques ravitaillements, il embarque la Bretagne tout entière à ses côtés. De la Côte d’Émeraude aux rivages du Morbihan, la magie opère, et la solidarité glisse d’un point de passage à l’autre.Pour les passionnés de trail, c’est une potion d’inspiration pure ; voir que le dépassement de soi se niche souvent à quelques enjambées de plus. Pour les curieux ou les rêveurs, voilà un vrai feuilleton à suspense, et chaque matin amène la satisfaction de savoir qu’un nouveau tronçon de côte a été englouti.
Des records, et après ?
Si le pari du GR34 aboutit, difficile d’imaginer Erik prêt à relâcher la pression. L’appel d’autres continents commence déjà à se faire sentir. Mais pour l’instant, chaque étape bretonne vient sceller la promesse d’un exploit partagé — un défi où la performance s’entremêle à l’humain, au patrimoine, à la solidarité.
Envie de suivre la vague ?
Passionnés de course ou simples amateurs d’épopées sensibles, impossible de rester indifférent à ce challenge qui écrit en direct une page inédite du sport d’endurance français. Tout ici respire l’effort, l’entraide, la beauté des paysages. Bien au-delà des chiffres et du chronomètre, cette aventure laisse indéniablement une trace dans les mémoires.