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Benjamin Védrines fait tomber le record du mont Blanc de Kilian Jornet

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Un battement. Cette seconde où la montagne entrouvre ses portes, où tout bascule, et l’histoire se réécrit en lettres d’audace : Benjamin Védrines ne laisse pas filer la fenêtre et attrape la rafale en plein visage, propulsant le record d’ascension du mont Blanc toujours un peu plus haut, là où même les champions hésitent à le suivre. À bout de souffle, entre chevilles cabossées et bâtons cassés, il montre que dans le grand jeu du ski-alpinisme, c’est souvent l’imprévu qui déclenche le vrai frisson — et forcément l’envie de remettre ça.

Un record renversant sur le toit de l’Europe : Benjamin Védrines bouscule l’histoire du mont Blanc

Une poignée de minutes. Un aller-retour express entre Chamonix et le sommet du mont Blanc. Et soudain, un nom vient secouer la légende restée intacte durant plus de dix ans. Benjamin Védrines s’empare du record d’ascension détenu par Kilian Jornet, là où personne ne s’attendait vraiment à le voir surgir. 4 heures, 54 minutes et 41 secondes, le souffle tenu jusqu’au bout. Comment un défi « pas prévu » s’impose-t-il comme un chapitre à part entière de l’alpinisme moderne ?

Quand l’imprévu change la donne : le jour où tout bascule pour Védrines

Mise en jambe ou coup de poker ? Samedi à Chamonix, l’histoire aurait pu passer inaperçue : un homme vidé, skis à l’épaule, sourire incrédule, s’arrête au pied de l’église. Cet homme, c’est Benjamin Védrines, l’alpiniste déjà crédité du record de vitesse du K2 sans oxygène. Le 24 mai, il efface la marque mythique de Kilian Jornet d’un coup d’audace, trois minutes plus rapide que la référence du trail, version ski.Pousser corps et esprit à la limite, avec deux petites semaines d’improvisation en guise de préparation. Difficile à imaginer ? Rien de tout cela n’aurait vu le jour sans un imprévu : une expédition au Denali, en Alaska, annulée à la dernière minute. Au lieu de perdre sa chance, Védrines fonce. « Je pensais ne jamais en être capable, je manquais vraiment de confiance en moi pour le tenter. »

Des records, des doutes, et des bâtons cassés

Des records, le mont Blanc sait en empiler. Mais si peu avec ce goût d’audace pure. « Tout le monde m’attendait à Chamonix. C’était hyper fort. J’ai vraiment kiffé ce moment », lance Benjamin, encore haletant après une course où rien n’a été simple : chevilles en vrac, yeux frigorifiés, bâtons brisés dans la pente. Rien de doré dans cet exploit : « Ce n’est jamais parfait, ces ascensions. C’est ce qui fait leur beauté. »

Un nouveau sommet pour le ski-alpinisme : bataille de chiffres, explosion d’émotions

Impossible d’ignorer les chiffres. Ils claquent comme un drapeau au sommet : 4 h 54’41 ”, aller-retour Chamonix – mont Blanc bouclé à vive allure, retour à ski, 4 806 mètres avalés tête baissée. Un record absolu alors que la discipline continue d’évoluer, bien loin du simple face-à-face trail/ski : chacun vient graver son passage d’une empreinte différente.

Nom Temps Discipline
Kilian Jornet 4h57’40’’ Trail
Jack Kuenzle 4h59’00’’ Ski
Benjamin Védrines 4h54’41’’ Ski

Impossible non plus de passer à côté de la performance d’Élise Poncet, nouvelle détentrice du record féminin aller-retour à ski en 6h54’47’’. La boule de neige gagne tous les visages et secoue une discipline en pleine effervescence.

Une chaîne de légendes… et d’opportunités imprévues

Le mont Blanc s’impose comme un ring d’altitude où s’enchaînent talents, rêves et grains de folie. Plus de vingt ans de récits qui s’entrecroisent : de Stéphane Brosse à Kilian Jornet, de Jacquemoud à Kuenzle, Védrines écrit sa propre partition. Certains misent sur la vitesse, d’autres sur la maîtrise ou l’instinct. Rarement pourtant un défi totalement improvisé, fruit d’un désistement de dernière minute, aura autant frappé les esprits que celui du Haut-Alpin. Voilà tout l’art de saisir l’inattendu et de le transformer en éclat. Pour Benjamin, c’est là que réside la vraie beauté de la montagne.

En alpinisme, la fenêtre ne dure qu’un battement

Difficile de ne pas s’interroger : faut-il planifier des mois à l’avance pour réaliser un coup d’éclat, ou mieux vaut-il laisser une brèche dans le calendrier et se jeter dans la faille ? Pour Védrines, l’audace a payé. Le corps a tenu malgré les blessures, et l’expérience acquise sur bien des sommets a, une fois de plus, trouvé son utilité. Autre leçon : multiplier les essais ne garantit pas la réussite. L’ascension parfaite ? Un mythe. Ce sont les galères, les doutes, les improvisations qui donnent naissance aux plus beaux souvenirs. Encore une fois, le mont Blanc l’a rappelé.

Conseil d’alpiniste : « La montagne n’attend jamais longtemps. Impossible d’être prêt à 100 % : parfois, il faut oser l’imprévu, car c’est souvent là que naissent les grandes émotions. »

Bon à savoir : Battre un record ne consiste pas seulement à viser le « plus rapide ». Cela peut aussi inspirer tous ceux qui hésitent, qui doutent, ou qui cherchent simplement une occasion de tenter l’aventure à leur manière.

Un exploit, mille inspirations : et demain, qui osera franchir la barrière ?

Le record paraît gravé dans la roche, mais la montagne s’amuse à écrire des histoires ouvertes. Derrière le chrono, au-delà de la performance brute, flotte le parfum d’une aventure partagée. Chaque sommet, même dépassé, garde en lui la promesse d’une nouvelle audace.Qui surprendra les cimes la prochaine fois ? Sur Chamonix, le compte à rebours ne s’arrête jamais vraiment.

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